Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/104

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desse, votre franchise primitive sont tempérées, adoucies par une urbanité toute pleine de grâce et de mignardise… Ah ! çà ! mais dites donc… n’allez pas en piaffer, au moins ! vous n’êtes pour rien du tout là-dedans.

— Comment, Madame ?

— Mais, certainement, si vous êtes ainsi, ça n’est pas plus votre faute que ça n’est la faute de l’églantier lorsqu’il devient rosier…. Vous êtes tout bonnement l’ouvrage de cette charmante petite jardinière que voilà… Elle vous a greffé… mon bon monsieur Sécherin. Elle vous a greffé.

— Mais c’est que la comparaison est très juste — s’écria M. Sécherin — elle m’a greffé… je suis greffé !

— Comment donc ! et à double écusson encore, mon cher Monsieur ! — dit mademoiselle de Maran en regardant Ursule avec un sourire si méchant que je compris qu’il devait y avoir quelque double entente outrageante dans la plaisanterie de mademoiselle de Maran.

— Après cela — dit naïvement M. Sécherin — peut-être que vous vous moquez de moi ? Vrai, suis-je changé à mon avantage ?