Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/103

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est-ce que à son tour votre femme n’aime pas Gontran au moins autant que vous ? Qu’est-ce que vous venez donc nous chanter avec vos gains, alors ?

— Vous avez raison, Madame, vous avez raison — s’écria gaîment M. Sécherin : — apporter son cœur et son dévoûment en commandite dans une société pareille, comme nous disons en affaires, c’est y mettre tout ce qu’on peut y mettre, et ça vous donne droit égal au partage du bonheur.

— L’entendez-vous ? — nous dit mademoiselle de Maran en frappant dans ses mains. — l’entendez-vous, je vous le demande ? Mais c’est qu’elle est charmante, sa comparaison commerciale et commanditaire ! C’est donc Ursule qui vous inspire de ces jolies choses-là ? Ce que c’est pourtant que l’influence d’une honnête jeune femme, comme ça vous polit, comme ça vous façonne ! Certes, mon bon monsieur Sécherin, vous aviez déjà d’excellentes qualités ; mais il vous manquait un je ne sais quoi de fin, de délicat, de distingué dans l’expression, que vous possédez maintenant à merveille. Vous n’êtes plus du tout le même homme ; votre ru-