Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/107

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ver seule avec moi ; j’avais hâte de la voir partie.

Je ne savais si elle avait préparé et disposé son mari à quitter Maran, j’en parlai plusieurs fois à Gontran ; il me dit que ma cousine l’avait assuré qu’elle était obligée d’agir avec ménagement pour rompre des projets arrêtés depuis si longtemps, mais qu’elle espérait sous peu de jours y parvenir.

Je n’avais pas voulu apprendre à Ursule et à mademoiselle de Maran dans quel état je me trouvais, c’était un bonheur dont je voulais jouir seule et dans le secret le plus longtemps possible.

Ma tante continuait de se moquer de M. Sécherin, et semblait observer attentivement Ursule et mon mari.

Elle tenait fidèlement sa promesse et ne parlait plus d’un passé qui éveillait en moi des souvenirs si pénibles. Sans doute elle savait que je serais assez résolue pour agir, ainsi que je le lui avais dit, et pour quitter Maran plutôt que de souffrir de nouvelles perfidies.

Elle avait trop de sagacité, trop de pénétration, pour ne pas s’apercevoir d’un change-