Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/112

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lui cacher que j’avais assisté à son entretien avec Gontran, et je lui dis :

— Quel intérêt avez-vous donc à rester ici, puisque vous n’avez pas profité du départ de votre mari pour quitter Maran ?

Ursule, fidèle à son système de fausseté, ne leva pas encore le masque et me répondit avec une expression d’étonnement douloureux :

— Mais, encore une fois, Mathilde, qu’as-tu donc ? En vérité je ne sais que penser. Tu me dis vous, tu me parles de quitter Maran comme si ma présence te gênait ; qu’est-ce que cela signifie ?

— Cela signifie qu’il y a huit jours j’ai entendu votre entretien avec mon mari ; oui, j’étais dans l’un des cabinets de cette alcôve : j’avais dit à Gontran combien son empressement auprès de vous me chagrinait, et il m’avait aussitôt proposé de vous demander de quitter Maran. — Je ne pus m’empêcher de prononcer ces derniers mots avec un orgueil triomphant.

Ursule fronça légèrement les sourcils et sourit avec amertume :

Ainsi — me dit-elle en me regardant fixe-