trai de vous faire, à mon tour, quelques observations : vous sentez qu’après la promesse que j’ai faite à votre mari, si j’ai laissé ce matin partir M. Sécherin sans l’accompagner… c’est que de graves motifs m’obligeaient à agir ainsi.
— Et n’était-ce donc rien que mon repos, que la tranquillité de ma vie, à moi, que vous venez si méchamment troubler !
— Je suis ravie de voir, Mathilde, que vous songez beaucoup à vous, alors vous ne trouverez pas extraordinaire que je songe un peu à moi. Par deux fois, j’ai indirectement parlé de mon départ à mon mari ; son étonnement a été tel, que j’ai pressenti qu’il ne pourrait parvenir à s’expliquer ce brusque changement dans mes résolutions sans que quelques soupçons ne s’élevassent dans son esprit : ou il croira que je fuis volontairement votre mari parce que je crains de partager son amour, ou il croira que votre jalousie a exigé mon départ… de toutes façons, vous le voyez, ses doutes seront éveillés, sa confiance en moi s’altérera, et, je vous l’avoue, je tiens autant que vous à vivre tranquille.