Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/147

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les plus furieux : la belle princesse Ksernika s’y connaissait, et elle n’y manquait jamais. Elle s’attifait toujours à ravir pour conjurer l’orage conjugal, elle arrivait toujours triomphante et pimpante ; aussi gagnait-elle, à ses beaux atours, de n’avoir jamais qu’un membre cassé à la fois par ce cher et bon prince.

Je sortis sans entendre la suite des odieuses plaisanteries de mademoiselle de Maran, je montai chez moi pour attendre Gontran.

À son retour de la chasse il vint me trouver, ainsi que je l’en avais fait prier.

Je fus frappé de son air radieux, épanoui, lui que j’avais vu depuis plusieurs jours si pensif et si triste.

En entrant chez moi il m’embrassa tendrement et me dit :

— Pardon, mille pardons, ma chère Mathilde, de vous avoir peut-être inquiétée ; mais je me suis laissé aller, comme un enfant, au plaisir de la chasse, et, comme toujours, j’ai compté sur votre indulgence.

Les excuses de mon mari me surprenaient, depuis longtemps ils ne m’en faisait plus.

— Je suis ravie — lui dis-je — que cette chasse