Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/156

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Le dîner fut très gai. Mademoiselle de Maran ne dit pas un mot qui eût trait aux menaces détournées qu’elle m’avait faites. Ursule me combla de prévenances.

De son côté Gontran m’entoura de soins si marqués, si affectueux, que plusieurs fois ma tante l’en plaisanta.

À la fin du repas ma cousine me dit avec une expression de regrets :

— Ah ! que tu es heureuse de passer l’automne et une partie de l’hiver à la campagne… toi !

— Eh bien ! — reprit mademoiselle de Maran — il me semble que c’est un bonheur que vous partagez, ma chère ; est-ce que cet excellent M. Sécherin n’est pas le plus heureux des hommes de vous voir et de vous savoir ici, jusqu’à la fin des siècles ? Est-ce qu’il n’a pas pris le soin complaisant de vous y amener lui-même, s’il vous plaît ?

— Sans doute, madame — reprit Ursule — mais on ne fait pas toujours ce qu’on désire ; aussitôt après son retour ici, retour que je viens de hâter en lui écrivant tantôt, mon