Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/18

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de l’offense, et je ne m’en souviens plus.

— Ah ! Mathilde ! Mathilde ! j’ai été bien coupable — s’écria Gontran en secouant tristement la tête. — Mais, croyez-moi, ça été de la légèreté, de l’inconséquence, mais mon cœur, mon amour, ma vénération étaient à vous… toujours à vous… maintenant de nouveaux devoirs me dictent une conduite nouvelle, vous verrez… oh ! vous verrez, mon amie… combien je serai digne du bonheur qui nous arrive. Combien vous serez sacrée pour moi… Mathilde !… Mathilde… — ajouta-t-il en baisant mes mains avec ivresse. — Oh ! croyez-moi, ce moment m’éclaire, jamais je n’ai mieux senti tout ce que vous valiez et combien j’étais peu digne de vous… Je vous le jure, Mathilde, je vous aime maintenant plus passionnément peut-être que lors de ces beaux jours de Chantilly, que vous regrettez toujours, pauvre femme… Maintenant, je dis comme vous… si vous ne pouvez plus me pardonner l’offense, parce que vous l’avez oubliée ; moi je ne puis plus vous demander grâce, parce que je ne puis plus croire que je vous aie jamais offensée.