Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/190

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dais de sa part à quelque retour, non de sentiment, mais d’hypocrisie.

Mais j’avais été tant de fois sa dupe, que je ne craignais plus d’être faible et confiante comme par le passé.

Pourtant une chose m’étonnait : ma cousine n’affectait plus le ton mélancolique et plaintif qu’elle employait ordinairement comme l’une de ses séductions les plus irrésistibles. Son abord était froid et calme.

— Vous avez en effet eu des torts envers moi — lui dis-je ; — au moment de nous quitter, je ne vous les aurais pas rappelés : toute liaison, toute amitié est rompue entre nous ; nous resterons désormais étrangères l’une à l’autre. Peut-être un jour oublierai-je le mal que vous m’avez fait.

— Ne vous méprenez pas sur les motifs de cette dernière entrevue — me dit Ursule — je ne viens pas vous demander d’oublier mes aveux sur l’envie que vous m’aviez de tout temps inspirée, ni sur les instincts d’aversion qui en avaient été la suite.

— Alors, pourquoi cet entretien ?

— Écoutez-moi, Mathilde, déjà vous m’avez