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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/194

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de pitié, je n’ai jamais été plus heureuse — et j’ajoutai avec orgueil : — Jamais mon mari ne s’est montré pour moi plus prévenant et plus tendre…

— Nous parlerons plus tard de ces prévenances et de ces tendresses — me dit Ursule avec un singulier regard. — Parlons d’abord de la cause qui a changé ma haine et ma jalousie en pitié… Si vous me le permettiez, je dirais en intérêt… Mademoiselle de Maran, je ne sais dans quel but, dans celui sans doute d’exciter davantage mon envie, s’est plu à exagérer encore votre bonheur à mes yeux jusqu’au jour où elle vous a appris devant moi les calomnies dont vous êtes victime ; tout en faisant la part de sa méchanceté, je suis restée convaincue d’une chose, c’est que vous êtes la plus honnête, la plus noble femme qu’il y ait eu au monde et que pourtant votre réputation est sinon perdue, du moins à tout jamais compromise !

— Vous vous trompez… la vérité finit par se faire jour…

— Hélas ! Mathilde, ne vous abusez pas, le faux et le vrai sont malheureusement si mé-