Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/242

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gueil, et, pour l’achever, de le convaincre que tout en restant parfaitement indifférente à son mérite, on devait ne pas l’être à celui d’un autre.

« Tout ce beau système développé avec assez de malice a obtenu près de vous le succès que j’attendais.

« À Rouvray, vous m’avez fait, le matin même de votre arrivée chez moi, une déclaration assez brusque et assez impertinente ; j’y ai répondu comme il fallait pour mes desseins.

« Ici, vous avez renouvelé vos tendres protestations, je vous ai répondu et prouvé que je ne me souciais pas de vous le moins du monde ; par esprit de contradiction, vous vous êtes passionné : c’était tout simple. Pendant quelques jours j’ai augmenté votre amour, non pas en le partageant, mais en le raillant, mais en me montrant à vous sous des aspects bizarres, mais en affectant un cynisme de principes, une hardiesse de pensées qui auraient révolté tout homme d’une âme élevée.

« Je ne pouvais croire moi-même aux pro-