Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/26

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choses qu’on peut dire et qu’on ne peut écrire ; des objections auxquelles on répond de vive voix, et que l’on ne peut détruire que par une longue correspondance…

Après avoir rêvé quelque temps, Gontran s’écria tout rayonnant de joie :

— Oh ! Mathilde… Mathilde… quelle bonne idée ! voulez-vous une double preuve de ma loyauté et de mon désir de vous faire oublier les chagrins que je vous ai causés ?

— Comment cela ?

— Cachée quelque part, d’où vous puissiez tout voir et tout entendre, assistez à cet entretien dont votre jalousie s’effraie.

— Gontran… que dites-vous… Ah ! cette épreuve…

— N’a rien qui doive alarmer… Une dernière fois, Mathilde, mon ange bien-aimé, je veux tout vous dire, tout vous confier… être aussi franc que vous êtes généreuse… Pardonnez-moi si je vous froisse ; j’en aurai le courage, car au moins ce loyal aveu détruira, j’en suis sûr, vos craintes exagérées… Vous verrez que j’ai été plus imprudent, plus léger que coupable. Vous verrez que si Ursule a été pour