Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/27

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moi très coquette, que si, de mon côté, je suis sorti des bornes de la simple galanterie, elle n’a pas à rougir d’une faute grave et irréparable… Eh bien ! oui, hier, après cette curée aux flambeaux, en plaisantant j’ai passé mon bras autour de sa taille, j’ai voulu l’embrasser ; c’était une légèreté condamnable, je le sais, quoiqu’elle pût peut-être s’excuser par la familiarité qu’autorise la parenté.

— Et à Rouvray… Gontran ?

— À Rouvray, comme ici, j’ai fait à Ursule de ces compliments qu’on adresse à toutes les femmes… je lui ai dit qu’elle était charmante, que j’aurais un vif plaisir à la voir long-temps chez nous ; elle a accueilli ces galanteries avec coquetterie, mais en riant et sans y voir plus de sérieux qu’il n’y en avait, je vous l’assure… Voilà toute ma confession : Mathilde… pardon, encore pardon.

— Je vous remercie, au contraire, de ces aveux qui me rassurent, mon ami ; il vaut mieux connaître la vérité, quelque pénible qu’elle soit, que de s’épouvanter de fantômes souvent plus effrayants que la réalité.

— Aussi, Mathilde, maintenant je vous jure