Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/280

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— Je ne vous aime plus d’amour — lui dis-je — vous avez commis une action coupable, mais je n’en porte pas moins votre nom. Vous êtes le père de mon enfant, c’est assez vous dire que si vous avez à jamais perdu un cœur brûlant du plus saint amour, il vous reste aux yeux du monde une femme ; et cette femme ne manquera jamais aux devoirs que sa position lui impose envers vous. En apparence, rien ne sera donc changé dans nos relations ; sans les calomnies dont nous sommes victimes, je vous aurais demandé une séparation amiable ; mais, quoi qu’en dise mademoiselle de Maran, nous ne pourrions, je le crois, que perdre tous deux à cet éclat. Il sera donc convenable que nous vivions encore quelque temps ainsi que nous vivons ; plus tard, nous agirons selon les circonstances.

— Soit, — dit brusquement Gontran. — Je ne chercherai pas à vous faire revenir de vos préventions ; désormais nous vivrons séparés, et je vous débarrasserai au plus tôt de mon odieuse présence… Vous n’oubliez pas le mal que l’on vous fait… vous avez raison.

— Je vous assure que maintenant je l’ai