Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/279

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à Gontran toute la scène de la maison isolée de M. Lugarto, et de quelle manière M. de Mortagne et M. de Rochegune avaient forcé cet homme à restituer le faux que Gontran avait commis.

Mon mari fut atterré.

Pendant ce court récit, il ne me dit pas un mot.

Aux termes où j’en étais avec lui, je n’avais plus de scrupules à conserver ; il ne pouvait plus y avoir de tels secrets, de tels ménagements entre nous, je tenais à établir franchement ma position envers mon mari.

Si je voulais être généreuse plus tard, je ne voulais pas être dupe

Aux sombres regards qu’il me jeta de temps à autre en marchant avec agitation dans la chambre, je vis que, selon les prévisions de M. de Mortagne, mon mari ne me pardonnerait jamais d’être instruite de cette fatale action.

Après avoir marché quelques moments avec agitation, Gontran s’assit dans un fauteuil, et cacha sa tête dans ses mains.

Il me fit pitié.