Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/29

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rière-pensée que j’ai prévenu Ursule, que…

— Ah ! Gontran, vous me jugez bien mal.

— Non, non, ma pauvre Mathilde, laissez-moi faire ; plus l’explication vous semblera franche, loyale, imprévue, plus vous serez satisfaite. Écoutez-moi donc… vous allez dire à Blondeau de prier votre cousine de venir vous trouver ici. Vous vous mettrez là, dans le cabinet de votre alcôve ; cette porte vitrée entr’ouverte, un coin de ce rideau soulevé, vous permettront de tout voir, de tout entendre. Votre cousine viendra, je lui dirai que vous venez de sortir, que vous la priez de vous excuser et de venir la retrouver dans le pavillon du parc. Pendant quelques moments je la retiendrai ici, puis elle sortira pour aller vous chercher. Alors paraissant hors de votre cachette…

— Alors je tomberai à vos genoux, Gontran, pour vous remercier mille fois de m’avoir rendu en un jour tous les bonheurs que je croyais avoir perdus.

Ainsi que l’avait désiré mon mari, Blondeau alla chercher Ursule.

J’entrai avec un grand battement de cœur