Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/28

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sur l’honneur, sur ce que j’ai de plus cher au monde, sur vous, enfin ! que dans cet entretien j’aborderai votre cousine avec un cœur tout rempli de vous, de votre bonté, de votre générosité ; que je ne dirai pas une parole sans songer aux larmes que je vous ai fait verser, noble et angélique créature ! je vous jure enfin que ce goût passager dont je vous ai fait l’aveu s’est évanoui devant l’intérêt si sacré, si puissant qui rend nos liens plus étroits encore… Mathilde… Mathilde… je serais le dernier des hommes, si l’état dans lequel vous êtes ne suffisait pas pour me commander les plus tendres soins, les plus chers respects : croyez-moi, assistez donc sans crainte à cet entretien, Mathilde, je suis fier de vous prouver que je sais au moins expier les fautes que j’ai commises.

— Oh ! je vous crois, je vous crois, mon Gontran bien-aimé ; je m’abandonne à vos conseils : oui, j’aurai le courage de cette épreuve.

— Merci… oh ! merci, Mathilde, de me permettre de me justifier ainsi, mais je ne veux pas que vous conserviez le moindre doute ; l’amour est soupçonneux, je le sais : malgré vous il vous resterait peut-être l’ar-