Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/300

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— C’est attribuer une odieuse arrière-pensée à une conduite remplie de générosité — s’écria M. de Lancry.

Ce reproche me révolta.

— Eh ! quelle a donc été sa générosité, à cette femme ? Comment, après m’avoir frappée dans ce que j’avais de plus cher, elle m’a dit : Je n’ai jamais aimé votre mari, mais je l’ai rendu complice d’une infâme trahison ; maintenant je me repens et je vous jure de ne plus le voir ! Quel sacrifice ! après m’avoir fait tout le mal possible, elle renonce à un homme qu’elle n’aimait pas !

— Mais, par l’aveu de sa faute, elle mettait son avenir entre vos mains, madame ! et vous avez vu qu’elle ne s’exagérait pas l’inflexible sévérité de son mari !

— Eh ! ne savait-elle pas, Monsieur, que j’étais incapable de la perdre ? Ne lui avais-je pas déjà donné mille preuves de ma bonté, de ma faiblesse. Cessez donc d’exalter si haut ce que vous appelez la générosité de cette femme… Elle me frappait dans le présent et elle ne pouvait rien pour les maux passés.

Indignée de l’égoïsme de M. de Lancry je