Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/316

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deau en hésitant et en me regardant avec une douloureuse compassion — que cela peut-être vaut mieux ainsi… ce départ…

— Un départ ?… M. de Lancry est parti… — m’écriai-je en joignant les mains.

— Et fasse le ciel qu’il ne revienne pas ! — dit impétueusement Blondeau ne pouvant se contraindre davantage — car vous mourriez à la peine, ma pauvre madame…

Sans répondre à Blondeau, je courus chez moi pour lire la lettre de M. de Lancry.

Cette lettre, la voici :

Maran… trois heures.

« Vous devinerez sans peine la cause de mon départ subit… au point où nous en sommes, il est inutile de dissimuler. Vous le voyez bien, il y a des fatalités auxquelles on ne peut, sans folie, essayer de résister.

« Ma présence vous serait désormais insupportable, et la vôtre me rappellerait des torts que je ne puis ni ne veux nier. Vos qualités et mes défauts sont d’une telle nature que nous ne pouvons espérer de vivre dans cette