Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grand… (jamais je n’oublierai sa physionomie à la fois basse et sinistre, sa figure couperosée, encadrée d’épais favoris d’un roux ardent, et illuminée par deux petits yeux d’un gris clair), alors le plus grand de ces deux hommes dit à l’autre en riant d’un rire féroce : Quand je vous dis que le plomb sous l’aile vaut autant que le plomb dans le crâne ; je l’avais pourtant ajusté à la tête ! mais, moi qui ne manque pas une mouche à quarante pas, j’ai été obligé de cligner de l’œil devant le regard de cet homme-là : je n’ai jamais vu un pareil regard… C’est ce qui a dérangé mon point de mire. — Il n’y a pas de mal si le coup est tout-à-fait bon — reprit l’autre homme avec un accent étranger fortement prononcé ; — dans ce cas — ajouta-t-il — chose promise, chose tenue. Il n’a que sa parole… et…

Je n’entendis rien de plus, ces deux hommes s’éloignèrent, je ne puis vous dire combien cela m’inquiète. Quels sont ces hommes ? quels rapports ont pu exister entre M. de Mortagne et des êtres pareils ? que signifient ces mots : chose promise, chose tenue. Il n’a que sa parole ; Si le coup est tout-à-fait bon, c’est-à-dire, sans