Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/328

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il prit une stalle ; au bout de quelques instants, les deux inconnus vinrent se placer à ses côtés et reprirent leur conversation où ils l’avaient laissée. M. de Mortagne crut voir une provocation dans l’étrange persistance avec laquelle on le poursuivait, il perdit malheureusement patience, son caractère bouillant l’emporta, et il dit à l’homme aux favoris roux qu’il n’y avait qu’un misérable qui pût oser parler ainsi de l’empereur.

Cet homme, au lieu de répondre à M. de Mortagne, redoubla d’injures sur Napoléon en continuant de s’adresser à son compagnon. Notre malheureux ami, que ce sang-froid mit hors de lui, s’oublia jusqu’à secouer violemment le bras de l’inconnu, en lui demandant s’il ne l’avait pas entendu.

Celui-ci s’écria vivement : Vous m’avez appelé misérable, vous avez porté la main sur moi, je ne vous ai pas adressé la parole, vous êtes l’agresseur, vous me devez satisfaction. Voici mon adresse, demain matin mon témoin sera chez vous, et il remit une carte à M. de Mortagne.

Sur cette carte il y avait : le capitaine Le