Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/338

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rent cruels… La seule main ferme et amie qui aurait pu peut-être me retenir sur le bord de l’abîme… venait d’être glacée par la mort.

Tous les soutiens me manquèrent à la fois…

La fatalité semblait s’appesantir sur moi…

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Un jour donc, je me trouvai seule… le cœur vide et désolé… l’âme remplie d’amertume et de haine…

Dans ma révolte impie contre la destinée que Dieu m’imposait sans doute comme épreuve, lasse d’être victime, insultant à ma résignation et âmes vertus passées, je songeai enfin à rendre le mal pour le mal.

Me pardonnerez-vous jamais, mon Dieu !

Que mes fautes retombent sur l’homme qui m’a jetée dans cette voie orageuse et désespérée !

Non, non, pas de pitié… pas de pitié pour lui… Du ciel il m’a rejetée dans l’enfer, il m’a ravi ma dernière espérance.

Haine… haine immortelle à celui qui a tué mon enfant.

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