Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/58

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— Excusez-moi, ma cousine, mais…

— Mon Dieu, rien de plus simple. Pourquoi ne pas m’avoir dit cela tout de suite ? Pauvre et chère Mathilde, je regrette pourtant de la quitter sitôt ; elle d’abord, puis je regrette vos chasses qui m’amusaient beaucoup ; peut-être aussi je vous aurais même regretté, vous, si vous ne m’aviez pas parlé d’amour. C’est dommage pourtant… mais il n’y a rien à faire contre un soupçon jaloux… Il faudra seulement me donner quelques jours pour préparer et pour amener mon mari à ce changement de résolution si soudain ; je m’en charge… Ah ça ! vous ne m’en voulez pas, mon cousin ? — dit Ursule en tendant la main à Gontran avec cordialité.

— Je ne vous en veux pas… mais, je vous l’avoue, jamais je ne me serais attendu à un pareil langage, à de pareilles idées de votre part… je crois rêver.

Ursule reprit avec son sourire ironique :

— Pour une jeune femme qui, en sortant de l’hôtel de Maran, est venue habiter une fabrique en province, vous me trouvez assez