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CHAPITRE III.

FRAYEURS.


Si j’avais un instant douté du changement extraordinaire que la maternité avait apporté dans mon esprit en le mûrissant tout-à-coup, en lui révélant un monde nouveau ; les idées, les terreurs qui s’éveillèrent en moi ensuite de l’entretien d’Ursule et de mon mari eussent suffi pour me prouver cette incroyable transformation.

Qu’on me pardonne une comparaison bien usée, bien vulgaire… un admirable instinct apprend à la pauvre mère qui veille sur sa couvée que le point noir, presque imperceptible, qu’on aperçoit à peine dans l’azur du ciel, est le vautour féroce son plus mortel ennemi.

De même, après la conversation d’Ursule et