Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/63

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de Gontran, je vis poindre le germe d’un nouveau, d’un terrible malheur dans cet entretien qui, en apparence, semblait devoir me rassurer.

Ma cousine n’aimait pas mon mari, elle raillait même dédaigneusement les galanteries dont j’avais tant souffert…

Avec une effronterie révoltante elle se montrait à lui telle qu’elle était… pire qu’elle n’était peut-être…

Elle avouait avec un superbe cynisme qu’elle ne pouvait être que lâche esclave de l’homme qui la dompterait… maîtresse hautaine de l’homme qui l’adorerait, et coquette impitoyable envers tous ceux qui ne ramperaient pas à ses genoux ou qui ne lui mettraient pas orgueilleusement le pied sur le front…

Elle avait dit encore à Gontran qu’elle ne l’aimerait jamais, parce que l’amour d’un mari était ridicule ; parce qu’il l’aimait, lui : et pourtant, par deux fois, elle lui avait jeté cet insolent défi — Malgré vous, vous m’aimerez toujours

Avant que d’être mère je serais sortie de ma retraite, rayonnante de bonheur et de con-