Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/67

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mour de Gontran en allumant sa jalousie, elle a voulu lui prouver qu’elle ne serait pas pour tous froide, méprisante, moqueuse, comme elle l’était pour lui.

Aussi voyez… voyez… avec quelle ardeur passionnée, délirante, elle lui peint alors l’émotion foudroyante qui bouleversera sa raison et ses sens à la seule approche de l’homme qu’elle aimerait…

À ces mots empreints d’un délire brûlant et sensuel, voyez comme son regard s’est perdu, comme sa joue a rougi, comme son sein a battu…

Et lorsqu’elle parlait de son idolâtrie pour l’homme qui la dominerait en tyran, avec quelle grâce humble, soumise, elle courbait son front charmant ! Comme on la voyait agenouillée, les mains jointes, implorant un sourire de son maître en attachant sur lui ses grands yeux bleus noyés de langueur, de tristesse et d’amour…

Hélas !… hélas ! il fallait que la séduction de cette femme fût bien puissante, bien irrésistible, pour que moi, moi sa rivale, moi mère, moi qui avais cette créature en horreur, j’aie