Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/73

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Je n’en pouvais plus douter, Ursule avait frappé juste.

Gontran était si préoccupé par ses pensées, qu’il ne s’aperçut pas de mes larmes.

Il se leva brusquement, et continua en marchant à grands pas :

— Oh ! je conçois bien qu’un homme soit sans pitié quand il parvient à maîtriser l’un de ces caractères hautains et insolents… Alors avec quel bonheur on humilie, on outrage même, car elles le méritent, ces créatures jusque-là si orgueilleuses ! — Puis il reprit avec un éclat de rire forcé : — Mais c’est à mourir de rire, ces prétentions-là !… madame Sécherin ! je vous le demande un peu, madame Sécherin qui veut être à la mode, qui veut avoir la meilleure maison de Paris et se moquer de tout le monde. Ah ! ah ! ah !… c’est, sur ma parole, fort divertissant… Est-ce que vous ne trouvez pas cela fort plaisant ?… Mais, qu’avez-vous ? vous pleurez… Mathilde !

— Ah ! Gontran, cet entretien nous sera fatal.

— Que voulez-vous dire ?