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Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/72

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oui, je vous aime… Vous êtes bonne, généreuse, vous !… vous avez du cœur, de l’élévation, de la grandeur d’âme, tandis que votre cousine… Je vous le demande : qu’a-t-elle donc pour plaire, après tout ? un minois chiffonné, une taille accomplie, il est vrai, un très joli pied, de grands yeux tour à tour effrontés ou langoureux, un persifflage impertinent, un grand fond d’impudence… mais ni cœur, ni âme… Avec cela, comédienne et fausse à faire frémir… Plus j’y pense, moins je peux revenir de mon étonnement. Vous seriez-vous attendue à cela d’elle ? toujours en apparence si mélancolique, si doucereuse ? Certes, j’ai vu des femmes bien hardies, bien… rouées, passez-moi le terme, mais jamais je n’ai rien rencontré de pareil : j’en étais abasourdi… Ah ! que j’aimerais à mater, à dominer un tel caractère ! avec quel bonheur je lui rendrais alors dédain pour dédain, sarcasme pour sarcasme ! s’écria involontairement mon mari.

Je cachai mon visage dans mes mains, je fondis en larmes sans dire un mot.