Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/78

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est bien capable d’y réussir : elle a tout ce qu’il faut pour cela…

— Vous pensiez tout à l’heure le contraire, mon ami ; vous disiez que c’était, de sa part, une prétention ridicule.

— Ah ! mon Dieu, ma chère… si vous venez sans cesse épiloguer mes moindres paroles, cela devient insupportable — dit mon mari en frappant brusquement du pied. — Je vous parle en toute confiance, en toute sécurité, ne cherchez pas dans mes paroles autre chose que ce que je dis.

Je regardai Gontran avec un étonnement douloureux.

— Mon ami, je vous ferai une seule observation… Depuis la fin de cet entretien, vous m’avez sans cesse parlé d’Ursule et vous n’avez pas eu la moindre pensée pour notre enfant…

Mon mari passa les mains sur son front et s’écria avec émotion.

— Pauvre et excellente femme… c’est vrai, pourtant, ah ! c’est mal, bien mal, pardon, Mathilde… Tiens ces seuls mots de toi me rappellent à mes devoirs, à mon amour ; ces seuls mots me calment et me consolent d’une