Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/93

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des hasards pour les caractères odieux, comme pour les caractères généreux.

Les uns comme les autres sont souvent servis par d’étranges fatalités.

Gontran lui-même, malgré son sang-froid, fut aussi interdit que moi des tristes plaisanteries de mademoiselle de Maran, il ne put que balbutier avec un sourire forcé :

— Croyez-vous donc, Madame, qu’il me soit possible d’être infidèle à ma chère Mathilde ! Ne sommes-nous-pas, comme vous l’avez dit, le modèle des bons ménages !

— Est-ce que vous ne voyez pas que je plaisante, vilain libertin ? Je voudrais bien apprendre que vous lui fussiez infidèle… À la campagne, ça n’aurait pas d’excuse ; à Paris, c’est différent : l’enivrement du monde, l’occasion… l’herbe tendre… Comme qui dirait là belle princesse Ksernika… Mais, ici, fi donc, fi donc… Pauvre chère petite… Vous qui avez été toujours si bien pour Gontran… Tenez à l’endroit de cet abominable Lugarto par exemple…

Je pâlis. Gontran se redressa comme s’il