Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/92

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dépens de votre cousine, que je faisais ces affreux mensonges-là. Étais-je fausse, hein ! c’est-à-dire ; étais-je bonne ! car, moi, lorsque l’attachement m’emporte, je suis capable de tout… Ah çà ! dites donc, chère petite, n’allez pas, après cela, vous figurer que vous êtes moins belle qu’Ursule, au moins ; vous l’êtes mille fois davantage, sans contredit. Elle ne peut pas lutter avec vous pour la régularité des traits ; mais elle a ce je ne sais quoi, ce montant, ce piquant, cet entrain qui tourne la tête de ces garnements-là.

Et elle me montra Gontran en riant aux éclats… Puis, se penchant à mon oreille, elle me dit à mi-voix toujours en riant :

— Ah çà ! est-ce que vous n’en êtes pas jalouse, de cette diablesse d’Ursule ? Défiez-vous de ces sœurs sainte-n’y touche qui ont des sourires de Madelaines repentantes et des regards de Vénus Aphrodite !

Ma tante aurait calculé chacune de ses paroles avec la méchanceté la plus réfléchie, qu’elle ne m’aurait pas blessée plus cruellement.

Cette circonstance me fit croire qu’il y avait