demoiselle de Maran et sur Gontran un effet singulier et inattendu.
Ma tante, après quelques moments de silence, reprit avec ironie en regardant Gontran :
— C’est donc maintenant Mathilde qui dit, nous ? Comment, mon pauvre vicomte, l’autorité est tombée de lance en quenouille ?
— Mathilde parle un peu pour moi et beaucoup pour elle, madame, — dit Gontran. — Je me joins à elle pour vous prier d’oublier des événements qui nous attristent ; mais je ne me permets pas de mettre des conditions à votre séjour ici — ajouta Gontran en me regardant sévèrement.
Quoique je ne m’attendisse pas à voir mon mari prendre presque le parti de mademoiselle de Maran contre moi, je ne me laissai pas abattre. Satisfaite d’une fermeté de langage qui me surprenait moi-même :
— Je ne mets de conditions qu’à ma présence ici, madame ; j’ai eu l’honneur de vous dire que je me souviendrais toujours que vous êtes la sœur de mon père, et que vous êtes ici chez M. de Lancry. S’il m’était malheu-