Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

née, je m’étais regardée comme à jamais séparée de lui, sinon de droit, du moins de fait ; cette position embarrassante pour une jeune femme, ma répugnance à vivre seule à Paris avaient contribué à prolonger mon séjour à Maran. Madame de Richeville, en me proposant de demeurer presque chez elle, levait tous mes scrupules.

Je prévins Blondeau que nous quittions Maran pour aller à Paris habiter avec la duchesse. Elle pleura de joie et fit à la hâte tous mes préparatifs de voyage dans la crainte de me voir changer de résolution.

Je quittai Maran à la fin de l’automne.

Je passais forcément devant Rouvray, je ne savais si je devais m’y arrêter ou non pour voir madame Sécherin ; je n’avais eu aucune nouvelle d’elle ou de son fils depuis le jour fatal où elle était venue à Maran annoncer à Ursule que mon cousin, indigné de sa conduite, se séparait d’elle pour toujours.

Je redoutais cette visite ; elle pouvait rouvrir et chez moi et chez ces malheureux des plaies peut-être cicatrisées. D’un autre côté, je n’aurais pas voulu paraître indifférente aux cha-