Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/51

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ler en secret, je cherchais un moyen d’aller le retrouver lorsque sa mère me dit :

— Mon fils voulait sans doute causer avec vous, maintenant il n’ose plus… Tenez, le voilà qui se promène dans l’allée de charmille.

Je saisis ce prétexte.

— Si vous le permettez, j’irai près de lui ; vous savez qu’il a toujours eu quelque confiance en moi : peut-être lui redonnerai-je du courage ; peut-être l’aiderai-je à vaincre cette insurmontable tristesse…

Madame Sécherin me tendit la main en secouant la tête.

— Toujours généreuse et bonne — me dit-elle.

— Toujours compatissante aux maux que j’ai partagés — lui dis-je.

Je retrouvai M. Sécherin dans cette même allée où j’avais autrefois surpris les premiers aveux de M. de Lancry à Ursule.

En approchant de mon cousin, je fus encore plus frappée que je ne l’avais été du changement de ses traits. Hélas ! pourquoi faut-il que le malheur et le désespoir puissent seuls impri-