Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/106

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niaisement sérieuse : il doit se cravater avec solennité et mettre ses gants avec méditation. Son ramage est aussi charmant qu’insupportable, car il gazouille délicieusement toujours le même air ; — son plus grand défaut, à mes yeux, est d’être trop joli ; ce n’est pas ainsi qu’un homme est beau ; aussi M. de Lancry ne m’a jamais plu. — Ce sont là de plates figures de pacotille que la nature jette dédaigneusement dans son moule : — joli no 1, ne voulant pas se donner la peine de leur donner un cachet original… — Lord C*** est mieux, plus accentué, mais il a l’air par trop anglais ; comme presque tous ses compatriotes, c’est l’embarras dans l’arrogance, et la morgue dans la gaucherie ; et puis, au moral, ces gens-là sont comme au physique, ils n’ont pas d’épiderme : on dirait qu’ils ressentent tout à travers leur flanelle.

§

Où trouverai-je donc cet homme rude, impérieux, passionné qui, de sa main robuste, me fera plier comme un roseau ? — Que je méprise ce Gontran ! Ses prévenances sont de