Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/109

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Si nous dédaignons leurs vœux, les hommes nous détestent ; si nous les écoutons, ils nous méprisent. — Ils ne pardonnent jamais ni la vertu ni la faiblesse. — Lorsqu’ils s’occupent de nous, ils se mettent à l’œuvre avec tout un attirail d’odieuses arrière-pensées ; c’est la vanité, c’est le mensonge ; c’est la jalousie ; et puis viennent la défiance, l’hypocrisie, et surtout la crainte haineuse de ne pas réussir. — De leur part ce n’est pas de l’amour, c’est à peine un goût, un caprice ; avant tout c’est l’orgueil de mettre à mal un cœur honnête ou de triompher de leurs rivaux. — Il n’y a peut-être pas un homme qui, s’occupant de la beauté la plus à la mode de la saison, ne préfère paraître heureux aux yeux de tous que de l’être à la condition du plus profond secret. — Ils sont bien plus satisfaits du sacrifice apparent de notre réputation que du sacrifice ignoré de nos principes. — À position égale ou plutôt relative, combien d’hommes risqueraient pour une femme ce que risque une femme en commettant une faute ? Ainsi que j’ai lu dans un