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trouvé cette loge arrangée à merveille ; tout le fond était occupé par une immense jardinière (utile précaution à ce théâtre). Mais à quoi bon ? je ne remettrai plus les pieds dans cette salle… mes illusions sont détruites… À la seconde représentation, Stéphen, qui m’avait d’abord tant frappée, tant émue, m’a paru détestable, laid, vulgaire… Où avais-je donc l’esprit et les yeux ? Au fait, je ne me plains pas de cette première impression, si différente de la seconde ; elle m’a donné l’idée d’avoir un théâtre, et je suis enchantée de jouer la comédie.

§

Je viens de jouer Célimène. — Cette petite salle était charmante. — Selon notre public, j’ai dit à merveille et avec un très grand air. C’est très amusant. Il paraît que, dans mon rôle de mademoiselle Déjazet, j’ai fait tourner toutes les têtes… par mon effronterie provocante… — Que les hommes sont sots et vains ! Quand ils s’enchantent de voir une femme montrer une hardiesse impudente, ils s’imaginent que cette affectation de cynisme doit être