Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/125

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Je suis folle. — Cachée dans un fiacre, je suis allée passer encore deux heures devant sa maison, espérant le voir sortir, le voir… seulement le voir… car, pour rien au monde, je ne m’exposerais à soutenir son regard dans le monde ; je mourrais de frayeur et de honte ; — je ne trouverais pas un mot à balbutier. — Depuis plus d’un mois j’ai abandonné toute société ; — à peine je descends chez mademoiselle de Maran, où je suis pourtant bien sûre de ne pas le rencontrer. — J’ai attendu longtemps à sa porte, il est sorti à pied. — Je l’ai fait suivre par la voiture où j’étais toujours cachée. — Il est allé chez Mathilde ; il y est resté jusqu’à six heures. — Oh ! qu’elle est heureuse ! — je n’ai plus la force de l’envier, de la haïr : je ne sais que souffrir. — Malgré moi, je suis obligée de l’avouer… ils sont dignes l’un de l’autre.

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Pleure… pleure… malheureuse… pleure des larmes de sang et de rage…Va… meurs de