Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/133

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que c’est moi qui ai causé son retour auprès de son mari, quelle horreur, quelle haine je lui inspirerai ! — Eh bien ! il ne me haïra pas plus qu’il ne me hait maintenant ! — Oh ! c’est un abîme !… un abîme !… — Il n’importe… je risque ma dernière, mon unique espérance…

§

Quel prodige ! Est-ce un rêve ? — Il y a quatre jours à peine que j’ai écrit à M. de Lancry, et je reçois de lui, à l’adresse que Zéphyrine lui a indiquée, non-seulement l’assurance que Mathilde habitera désormais avec lui, mais encore une lettre de celle-ci, dans laquelle elle prend librement, volontairement, cette résolution que je croyais devoir lui coûter plus que la vie… — Encore une fois, est-ce un rêve ? — J’ai envoyé Zéphyrine, qui connaît un des gens de M. de Rochegune, s’informer…

§

Zéphyrine vient de revenir. — Je tremble, j’ai peur. — Il est des bonheurs si soudains, si foudroyants, qu’on ne peut y croire ; ils