Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/136

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salutaire influence de M. de Rochegune sur elle ne me parut que trop vrai ; peut-être s’intéresserait-il au changement merveilleux qu’il avait opéré en elle.

Et puis, si odieusement paradoxale que fût la comparaison que faisait Ursule en disant que j’avais aimé M. de Lancry, tandis qu’elle ne l’avait pas aimé ; en disant qu’elle n’avait rien aimé avant de voir M. de Rochegune, je trouvais quelque réalité à ce raisonnement, en me mettant au point de vue de ma cousine, qui jusqu’alors n’avait eu aucun principe, et pour qui certaines fautes n’avaient pas existé, tant on avait pour ses devoirs de criminelle insouciance…

Mes anxiétés redoublèrent en songeant aux sentiments de défiance et de scepticisme que ma conduite avait dû inspirer à M. de Rochegune.

Après une telle déception, une fois dans un milieu d’idées pénibles et amères, ne serait-il pas accessible aux séductions d’Ursule ? ne verrait-il pas dans une liaison avec elle une sorte de vengeance contre moi, qui le rendais si malheureux, une sorte de raillerie san-