Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a créé depuis peu d’excellentes raisons de ne jamais vous abandonner.

« Que dites-vous de la trame inextricable où vous vous êtes jetée ? — Tenez, je vais vous faire une comparaison dont vous reconnaîtrez certainement la justesse.

« Il me semble qu’au moment où vous lirez ces lignes vous vous ferez l’effet d’une pauvre petite mouche tombée au milieu d’une toile d’araignée : chacun de ses efforts pour sortir de l’homicide réseau ne fait que l’y enlacer davantage… Pour comble d’horreur, au milieu de cette toile infernale, elle aperçoit la hideuse araignée qui, toute repue de meurtre, se tient immobile, couve de ses yeux sanglants sa nouvelle victime, et se plaît à jouir de ses mortelles angoisses avant que de la dévorer… »

À ce passage de cette exécrable lettre, je ne pus m’empêcher de pousser un cri d’effroi, tant cette comparaison me parut juste, tant je me sentais, en effet, enlacée de toutes parts par je ne sais quelle puissance invisible…

Un danger palpable, si formidable qu’il eût été, m’aurait moins épouvantée que ces ma-