Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/141

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chinations mystérieuses, souterraines, dont j’étais menacée, et dont l’expérience m’avait déjà révélé le danger.

Je terminai cette lecture, craignant à chaque instant de voir ma raison m’échapper, tant j’étais épouvantée.

— « Savez-vous, ma chère Mathilde, que je serais un grand écrivain, sans m’en douter, si, justement au passage de ma lettre que vous venez de lire… vous aviez ressenti une de ces terreurs pareilles à celles que m’inspiraient dans mon enfance les beaux endroits des romans d’Anne Radcliffe ?… Eh !… eh !… cela ne serait point impossible, au moins ; car enfin vous lisez ceci probablement toute seule dans ce triste et sombre appartement de la rue de Bourgogne, que j’ai visité, bien entendu, avant que vous ne vinssiez l’occuper… Pour vous donner une preuve de ce que j’avance… regardez bien le lambris à gauche de la cheminée : y êtes-vous ?… »

Je m’interrompis de lire, et je regardai machinalement ce lambris…

Quoique je ne visse rien qui pût m’effrayer,