Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/153

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téresser. Une première fois elle m’écrit et signe l’Inconnue de l’Opéra, disant qu’elle avait des choses des plus importantes à me communiquer… sur vous. J’accours à ce rendez-vous ; jugez de ma désagréable surprise en reconnaissant cette femme qui vous a causé tant de chagrins. Je lui ai d’ailleurs si peu dissimulé la répugnance qu’elle m’inspirait qu’elle en a pâli ; puis se remettant, elle m’a demandé pardon de m’avoir dérangé en vain. Elle ne pouvait me donner cette fois les renseignements qui vous concernaient et qu’elle m’avait promis ; mais si je voulais revenir le surlendemain, elle serait en mesure de me satisfaire… Je ne sais si elle le fit à dessein, mais quelques-unes de ses paroles me laissèrent soupçonner qu’elle attribuait à une cause mystérieuse votre retour auprès de votre mari… Alors, Mathilde, j’avais encore malgré moi conservé quelques lueurs d’espoir ; je consentis donc à revoir votre cousine, afin de pénétrer le secret qu’elle possédait peut-être.

— Je comprends son calcul, mon ami… le premier coup était porté… Vous aviez déjà presque vaincu votre antipathie à son égard…