Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/154

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elle comptait sur son adresse et sur son esprit pour ménager une transition à son amour.

— Son calcul ne manquait pas d’adresse… car vous ne savez pas tout encore…

— Comment cela ?

— Veuillez m’écouter. Une seconde, une troisième entrevue furent aussi vaines que la première ; mais en remettant chaque fois à me donner ces prétendus renseignements qui vous intéressaient ainsi que moi, disait-elle, votre cousine trouva moyen de me ramener incessamment à cette cruelle vérité : que vous étiez plus éprise que jamais de votre mari… La connaissance qu’elle avait de lui et de vous ne donnait malheureusement que trop de vraisemblance à ses assurances ; s’il m’avait été possible de conserver la moindre illusion à ce sujet, Ursule l’eût à jamais détruite… Je ne sais pourquoi ce dernier coup, pourtant si prévu, me fut horriblement cruel et ranima toute ma colère contre vous… mais je dois rendre cette justice à votre cousine, elle ne m’a jamais parlé de vous qu’avec respect.

— Elle savait que vous n’auriez pas toléré un autre langage — dis-je à M. de Rochegune.