— Vous connaissez la droiture et la candeur de son âme. Elle a vu dans notre amour un attachement fraternel… N’étais-je pas mariée ?… ce mot ne mettait-il pas entre vous et moi une barrière insurmontable ?
— Et vous me verriez épouser Emma avec plaisir ?
— Je serais heureuse de ce mariage, parce qu’il rendrait la vie à Emma, parce qu’il vous offrirait de nombreuses chances de bonheur… parce qu’il comblerait d’une joie inespérée ma meilleure amie… Je serais heureuse de ce mariage, parce qu’il vous arracherait à cette apathie que vous n’avez pas la force de combattre… parce que peu à peu vous vous sentiriez renaître à l’influence vivifiante de ce candide amour… parce que vous trouveriez mille charmes dans la douceur du foyer domestique ! Votre vie aurait un but, de nouveaux liens peut-être vous y attacheraient encore… Avec l’espoir de voir revivre l’illustre nom que vous a légué votre père, une noble, une généreuse ambition, renaîtrait en vous… Et puis — ajoutai-je sans pouvoir retenir mes larmes — mon ami… vous vous croyez… vous êtes bien