Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/190

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Cette chère enfant me promit de paraître très étonnée lorsque la duchesse lui apprendrait cette bonne nouvelle.

Mon mensonge ne pouvait donc être découvert ni de ce côté, ni du côté de M. de Rochegune.

J’entrai chez madame de Richeville.

— Je viens de voir Emma, elle va beaucoup mieux — lui dis-je.

Madame de Richeville secoua tristement la tête.

— Je suis sûre qu’Emma me cache quelque chagrin. M. Gérard cherche en vain la cause de cette maladie de langueur… Il faut que cette malheureuse enfant ait une peine profonde et secrète qui la tue. En vain je l’interroge… Souvent je viens à penser qu’elle connaît le mystère de sa naissance, et pourtant rien ne me prouve que mes craintes soient fondées… à ce sujet.

— Votre médecin ne vous a-t-il pas dit qu’Emma était affectée d’une maladie nerveuse ?… Vous le savez, la cause de ces affections est souvent aussi inexplicable que la rapidité de leur guérison…