Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/191

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— Hélas ! rien n’est aussi plus rapide que leurs rechutes. Voyez : il y a quinze jours, Emma se portait à merveille… et maintenant… quelles inquiétudes ne me donne-t-elle pas !…

— Tous vos amis ont partagé votre anxiété, tous se réjouiront de l’espérance que vous devez concevoir… Parmi eux, je n’ai pas besoin de vous citer M. de Rochegune ; je l’ai vu ce matin.

— Il est arrivé ?

— Oui, et il m’a fait part d’une résolution très importante ; c’était pour y réfléchir plus mûrement qu’il était allé passer quelque temps dans la solitude. Ainsi que vous devez le croire, sa vie est maintenant… bouleversée.

— Hélas ! ma pauvre Mathilde ! on ne peut vous faire de reproches ; vous avez obéi à la voix impérieuse du devoir… Mais M. de Rochegune est bien malheureux.

— Il l’a été beaucoup ; à cette heure… il l’est moins. Vous le connaissez… son caractère est faible ; il n’use pas sa force à se raidir contre l’impossible, il a le courage d’envisager l’avenir tel qu’il doit l’accepter… il lui est resté pour moi un attachement sincère, mais son