Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/196

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grin… Emma ne me donnerait pas les inquiétudes qu’elle me donne… que cette triste plaisanterie…

— Par le souvenir de ma mère, mon amie, ce que je vous dis est vrai ; M. de Rochegune m’a priée de vous demander la main d’Emma, et, si elle y consent, le mariage se fera le plus tôt possible.

Ces paroles étaient sous une invocation si sacrée pour moi, que madame de Richeville fut obligée de me croire.

Je renonce à peindre son saisissement, sa joie, son étonnement redoublés par la joie et l’ivresse d’Emma, qui, du reste, me garda fidèlement le secret…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout était accompli.

Je l’avouerai, tant que je pus avoir un doute sur l’heureuse issue de mon projet, mes craintes, mes incertitudes, mes angoisses suffirent pour me distraire… Mais arrivée au terme que je m’étais proposé, j’eus un moment d’abattement désespéré.

Ma tâche était accomplie. Emma serait heu-