Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. de Rochegune !

— Mais oui. Qu’y a-t-il donc là de si étonnant ? le croyez-vous homme à s’inquiéter de la naissance d’Emma ? le croyez-vous capable de songer à sa fortune ?

— Nullement… mais de sa vie il ne pensera, il n’a pensé à Emma.

— Mais enfin supposez qu’il y pense.

— Lui ? c’est impossible !

— Supposez-le… Ne seriez-vous pas heureuse, bienheureuse ?

— Quelle question !… mais à quoi bon ces rêves ?

— Et si ce n’étaient pas des rêves ?

— Comment ?

— Et si M. de Rochegune, frappé de toutes les adorables qualités d’Emma, qu’il a pu apprécier depuis longtemps, en était épris, non pas peut-être d’un amour violent, exalté, mais d’un amour sérieux, grave, qui n’attend que le mariage pour devenir passionné… Mais si M. de Rochegune, enfin, vous demandait sa main, la lui donneriez-vous ?

— Mathilde, Mathilde… voici la première fois que vous me causez un sentiment de cha-