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assez grande quantité de lettres que j’avais serrées dans un coffret d’écaille dont je portais toujours la clef sur moi.

Aucune lettre ne me manquait, mais il me sembla que le coffret avait été ouvert en mon absence.

Je ne pouvais mettre un instant en doute la fidélité de Blondeau ; mais quoique je n’eussé pas de raison de soupçonner l’autre domestique que j’avais, songeant à la puissance de l’or de M. Lugarto et à ses ressources de corruption je me décidai à ne garder chez moi aucun de mes papiers importants.

Dans ce nombre il y avait ma correspondance avec Emma, correspondance qui prouvait la part que j’avais eue à son mariage, ainsi que plusieurs lettres de M. de Rochegune, dans lesquelles il me parlait de la maladie d’Emma, du chagrin où il était de ne pouvoir que se désoler, puisqu’il n’aurait épousé cette enfant que par pitié, etc., etc.

Il m’était donc impossible de confier ces lettres à M. de Rochegune ou à madame de Richeville, un hasard pouvant leur découvrir ce que j’avais tant d’intérêt à leur cacher ; elle